« Narrow Singletrack helps sober you up » (Fruita Fat Tire Guide Book : Fruita versus Moab)
Influencé par les nombreux retours et commentaires de locaux et bikers connaisseurs, il était prévu que nous fassions une infidélité à l’Utah, l’espace de trois jours, pour le Colorado voisin et sa petite ville presque frontalière, Fruita.
[singlepic=76,300,200]A l’échelle du pays, une heure-trente de route, c’est vraiment la porte à côté. D’autant plus que la 128 East que l’on emprunte dès la sortie de Moab, est une de ces « scenic roads » comme on en voit dans les pubs de bagnole, avec force canyons, formation minérales majestueuses, rivière impétueuse, couleurs saturées et grands espaces. Alors on ne voit pas passer le temps, jusqu’au grand plateau désertique, où l’on rejoint la 70 Interstate highway.
A l’entrée de la ville, on se demande encore où peut-on bien rouler dans cette immense platitude, à peine perturbée par quelques collines au sud. Et puis d’abord, il est censé y avoir un canyon, avec une rivière Colorado qui coule dedans, mais rien de tout cela n’est perceptible depuis Fruita.
[singlepic=45,300,200]Pour comprendre il faut bien relire et saisir le titre de ce billet. Nous sommes effectivement encore sur un ancien fond marin, et les collines en questions en formaient le beachfront, le front de mer, la plage quoi ! Cette caractéristique est le fondement des trails que nous allons parcourir les jours suivants, c’est grosso modo du sable dur et un peu de pierre.
Fruita est encore un cas à part. Un spot né de la passion d’un groupe de visionnaires, à une époque — les années 70 — où les gars de Marin en Californie commençaient juste à expérimenter le moutain bike, pour en retirer un peu plus tard la paternité. A cette époque, Crested Butte, la station de ski toute proche voyait déjà des fadas s’envoyer d’énormes dénivelées négatives avec les gros Cruiser bikes mono-vitesse de l’époque. Leur vision était de tracer un sentier de 142 miles pour rejoindre Fruita à Moab, la soeur ennemie et néanmoins si proche, de l’Utah : le Kokopelli’s Trail.
[singlepic=59,200,300]Le chantier mis en oeuvre par de nombreux volontaires sous la bénédiction de l’association créée à l’occasion, la COPMOBA, qui perpétue cette vision aujourd’hui, a vu le jour à la fin des années 80. Dans le même temps ont été créés autour de la zone Fruita du trail, tout un réseau de boucles en singletracks : le Kokopelli’s Trail system.
[singlepic=35,300,200]Les boucles sont relativement courtes et les dénivelées plutôt faibles à côté de ce que nous connaissons dans notre sud-est, mais nous sommes ici dans le royaume du pur single, tracé et entretenu par des bikers, pour des bikers, le tout sur un terrain qui fait passer notre arrière-pays pour un enfer de rolling stones ! En plus de ça, on a finalement retrouvé le Colorado qui a préféré faire son lit discrètement derrière les dunes, faisant de chaque point de vue, une ode à la contemplation.
Nous avons enchaîné les classiques Rustler’s Loop, Horsethief Bench et Mary’s Loop le premier jour, en terminant avec Moore Fun.
[singlepic=13,200,300]Rustler’s Loop est l’exemple type de ce qu’il est possible de faire avec un peu de volonté pour faire plaisir à la fois aux tous débutants et aux confirmés. Une boucle courte aux chiffres ridicules en apparence : 6 km pour +150m, et pourtant c’est l’éclate totale, idéale pour le warm-up de la matinée, avec une première vue sur le Colorado qui annonce la couleur. Des panneaux sont répartis le long de sentier pour à la fois enseigner les bases du pilotage à vtt, éduquer sur les droits et devoirs du vététiste, ainsi que sur la faune et la flore environnante. Le maître mot, décliné ici à toutes les sauces, est le fondement de l’éthique du trail aux alentours de Fruita : « Keep Singletrack Single… », le sujet d’un futur billet.
Horsethief Bench et Mary’s Loop c’est Rustler’s… en mieux ! Une fois que le débutant est bien dégrossi, ou le confirmé bien chauffé, c’est l’étape logique. Le même programme en un peu plus technique, un peu plus exposé, un peu plus scénique, et c’est pas peu dire. Bon, Mary’s Loop a un peu trop de double tracks à notre goût mais c’est pour faire la fine bouche. La descente vers Horsethief est une sorte de faille dans la falaise qui permet de passer au plateau inférieur. Deux vététistes nous observent, figés, alors que Susie s’engage la fleur au guidon dans les premiers blocs déjà conséquents, mais au bout d’une dizaine de mètres il faut se résigner : ce truc est un vrai champ de mines ! (mais j’en connais qui doivent pouvoir le passer 😉 ). Sur le sentier, on fait parfois des allers-et-retours pour une prise de vue vidéo d’un bel enchaînement ou d’un passage en balcon bien exposé. On en prend plein les yeux.
[singlepic=26,300,200]Moore Fun, est LE parcours technique de Fruita : une grande montée suivie d’une descente. Nous, on l’a pris Nord-Sud avec l’essentiel de la montée en poussette alors que le guide le donne en sens inverse, mais les deux paraissent possible. Et c’est dans cet enchaînement que Susie nous fera son unique chute du séjour, heureusement sans gravité (merci les genouillères).
Mack Ridge et Troy Built, c’était le troisième jour. Tous les ingrédients du premier sont là, avec un long retour par la piste le long de cet ancien bord de mer, à l’époque des dinosaures à la plage.
Le reste des photos de la galerie.
Superbes photos !
Vous avez quasiment fait les mêmes loops que nous, il y a 2 mois maintenant.
Allez vous faire le sublime Handcuff et puis le superbe single ultra technique Holy Cross.
Ce dernier est une pure merveille technique 🙂
Enjoy.
OMG, vous avez passe Moore Fun a l’envers? Mince, c’est deja difficile a faire a l’endroit, j’imagine pas monter ce que j’avais deja bien du mal a descendre. Par contre c’est vrai que la descente (qu’etait la montee pour nous) a due etre sympa.
Bon, vous regrettez pas d’avoir fait le detour sur Fruita?
[Fabtrialman] On fera les autres une prochaine fois, maintenant c’est trop tard ! 🙁
[Superfrenchie] La montée est pas très marrante car pas mal de poussettes/portages, par contre je pense que la descente est plus intéressante dans notre sens.
On regrette évidemment pas du tout les 3 jours à Fruita, d’autant plus que c’est à distance raisonnable de Moab, et très complémentaire. Les deux sont indispensables pour un séjour VTT dans le coin. Mais il faudrait y passer au moins 5 jours…
… et puis le camping où on s’était logé avait une piscine et une jaccusi … trop top après une journée courbaturée de vélo, et comme le soir il faisait plus frais, se faire masser par les bulles d’eau chaude, huummmm… j’vous dis pas les gars :-))))
On était à Moab en Octobre, pas eu le temps d’aller à Fruita, mais c’est clair, on y retournera !