Au début, comme dans toute histoire d’amour, on ne réalise pas trop ce qui arrive. Manque de recul, l’objectivité qui s’évapore, on se laisse porter par la nouvelle vague. Puis on se rend compte qu’il se passe quelque chose de différent. Notre attention habituellement focalisée sur nos vieux thèmes favoris semble changer de cap, on ne s’attarde plus sur les mêmes centres.
Puis vient la confirmation. Nos amis nous font des remarques. Nos conversations se cristallisent de plus en plus sur le nouvel objet de désir et de plaisir. On commence à comprendre le sens de l’histoire : une nouvelle passion est née !
La délicate alchimie de la passion partagée
En couple, ça se complique un peu. Cette douce illumination béate peut être mise à mal dans le cas finalement pas si rare, où le conjoint ne partage pas, ou pire, ne comprend pas cette émotion subite du partenaire. L’idéal est donc clairement d’embrasser à deux la découverte, et de la partager, chacun avec son approche et sa sensibilité propre (oui je sais, c’est loin d’être évident !).
Le garçon, il plonge à quatre mains dans la fureur du « matos », forcément très spécialisé. Il étudie magazines, magasins en dur ou en ligne, forums internet et retours d’expériences d’autre pratiquants pour acquérir au plus vite une capacité à connaître son type de pratique – le fameux « programme » – et choisir en connaissance de cause le bon matériel, avec le budget qu’il s’est raisonnablement fixé. Celui-ci étant invariablement dépassé d’au moins 50% dans la réalité !
La fille est dans le ressenti. Pour elle, il y a la pratique, les sensations, mais surtout pas de théorie, et encore moins de questions compliquées. Le matos se résume quant à lui aux choix de formes et de couleurs, tout le reste n’est que détails.
Les déclencheurs
Nous sommes venus au kayak de mer lors d’un classique tour pédestre du sentier des douaniers autour du cap d’Antibes.
Sur un promontoire à l’aplomb des brisants, par une magnifique journée de fin d’automne 2011, le regard posé sur l’horizon argenté, ma moitié m’a annoncé tout de go : « Ca serait sympa d’avoir des kayaks pour se balader de l’autre côté !« …
La remarque aurait pu paraître banale à première vue, mais venant d’une terrienne facilement malade en bateau et qui entretient à mon grand regret une relation de méfiance et de crainte vis à vis de l’élément marin, celle-ci prenait un tout autre sens.
L’hiver approchant, une période émaillée de petits soucis de santé et une envie diffuse de changement avaient fortement diminué nos sortie en vélo de montagne, notre passion commune d’une quinzaine d’années. Et nous nous retrouvions ainsi à piétiner parmi les trop nombreux promeneurs, qu’il fallait éviter ou attendre patiemment dans les étroitures du sentier panoramique.
De mon côté, « voileux » depuis l’enfance, je nourrissais depuis un bon moment déjà une envie de retour occasionnel à la mer, après m’être séparé mon dernier voilier quinze ans auparavant. De vieux souvenirs d’aviron pratiqué à une époque étudiante près de Paris m’avaient toujours laissé un goût de reviens-y, et je m’imaginais parfois, dans les calmes blancs du petit matin, souquant ferme une yole de mer au large de la pointe de Bacon.
Mais revenons à notre proposition impromptue. Sur le coup, j’ai eu un doute : a-t-elle seulement la moindre idée de ce que ce type de loisir nature implique ? Alors au risque de passer à nouveau pour un rabat-rêve invétéré, j’ai répondu sans enthousiasme par un déballage habituel de réflexions trop raisonnées sur les questions cruciales d’équipement (encore du matos !), de coût, de stockage, de logistique, de transport, que la voile ou l’aviron c’est plus mieux, que l’eau c’est pas toujours chaud, et puis tout ça quoi !
Rien n’y fit. Sa seule réponse : « Et alors, ça te plairait ou pas ?« … Une semaine plus tard on était sur l’eau avec 2 SOT Decath’…
Et cinq mois après, les deux bateaux d’initiation sont revendus et remplacés dans la foulée par des « pontés », des bateaux anglais en principe parfaits pour « notre » programme, et notre nouveau loisir-passion ! Mais j’aurai l’occasion d’en parler plus en détail après les premiers essais 😉
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C’est top, j’ai hate 😉
je prends toujours autant de plaisir à te lire et à regarder tes photos !
ta nouvelle passion … enfin je devrais dire, votre nouvelle passion, est vraiment très sympathique et … Geneviève et moi en avons eu un avant-goût, en 2010, lors d’une balade en kayak de mer (ponté) lors d’une balade dans les fjords Canadiens …..
Il n’est pas dit qu’on ne se jette pas à l’eau également …. une fois qu’on aura un peu plus de temps libre ….
En attendant, je vous souhaite à tous les 2 de formidables et magnifiques balades !
… et au fait …. quelle est la différence entre les 2 carènes ? …. et à quoi sert « l’aileron » ?
L’analyse et la différence des 2 carènes fera l’objet d’un billet à part entière ! Disons que le Easky est plutôt classique alors que le Delphin a été dessiné pour le surf et le « rock gardening ».
L’aileron escamotable sert essentiellement à stabiliser le bateau par vent ou mer de travers, ça évite de compenser à la pagaie.
OK !! … je suppose que le Delphin est pour toi … moi j’dis ça mais j’dis rien … lol …..