Les B&B à VTTAE en 2024 (1)

Riviera Italienne

Dans la suite des nombreux spots dédiés aux VTT enduro déjà bien identifiés en Ligurie, la liste s’allonge toujours plus.

Cette fois nous pointons vers Bartolomeo al Mare et le beau village perché de Cervo, face au golfe Dianese, sur la riviera Italienne.

La région a beaucoup investi sur le tourisme nature, avec entre autres un gros réseau de sentiers balisés dédiés à la rando, au trail running et bien sûr au VTT.

Située idéalement entre San Remo à l’Est et Finale Ligure à l’Ouest, les agences de de navettes et de séjours guidés y sont légion. On roule face à la mer sur des sentiers technico-ludiques bien entretenus, on pique-nique sur la plage, on profite des nombreux restaurants, et on trouve même des spots imbattables face à la mer pour notre van.

Évidemment, on y retournera !

Adieu Canyon, bonjour Lapierre

Après cinq ans et +10000km de bons et loyaux services pour nos excellents Canyon Spectral:ON, il était temps pour nous de passer à la nouvelle génération !

Et ça n’a pas été simple… Beaucoup de contraintes et de pré-requis en ce qui nous concerne, avec d’abord l’impératif un modèle identique pour Banana et moi-même. Sauf que la taille au garrot de ma moitié la place plutôt dans la tranche « enfant », tandis que les tailles small de nombreuses marques restent encore trop grandes (Canyon a malheureusement abandonné ses cadres XS).

Et puis j’ai longtemps hésité entre la catégorie montante des VAE dits « light » avec parfois une motorisation moins puissante et une petite batterie non amovible (rédhibitoire en ce qui nous concerne), et les désormais surnommés « full power » avec une batterie d’au moins 700Wh et donc plus lourds de quelques kilos.

Et les tarifs… Aah les tarifs ! Désormais, un VTTAE trail ou enduro décemment équipé à 4300€ (nos Canyon en 2019), c’est vraiment du passé. Même les marques autrefois placées low cost sont passées à la grosse tranche supérieure. Alors quand on veut s’acheter deux vélos qui plus est, on réfléchit à plusieurs fois !

Passées toutes les autres exigences, ce dernier paramètre avait fini par réduire notre short list à peau de chagrin, à moins que le modèle idéal à nos yeux n’existe simplement pas encore…

Et puis, un lien sur un forum mentionnant un vélociste avec un rabais de 20% sur un des modèles convoités, additionné d’une remise pour « achat groupé », a suffit pour déclencher l’achat passion !

Nous voici désormais équipés du Lapierre GLP3 (modèle Elite), troisième génération du « Gravity Logic Project » cher à Nico Vouilloz, son concepteur principal. Un pur enduro carbone sans concession avec 725Wh de batterie, champion du centrage des poids, et équipé Bosch Smart System.

Une première sortie sur les spéciales de Roquebrune s/Argens pendant la courte éclaircie du week-end : on est clairement entrés dans une autre dimension. Que ce soit la géométrie, l’intégration, la stabilité comme l’agilité, ou la motorisation et son logiciel, il s’est passé des trucs en cinq années !

Fragilité des sentiers

Pour trouver de beaux parcours certifiés, rien de tel qu’un local dont c’est le quartier !

Cette boucle au départ de Massoins, autre village perché qui vaut le détour entre Var et Tinée, nous conduit après une montée exigeante mais « VAE friendly » vers le lieu-dit Le Lac (où il n’y a pas de lac), puis le col de l’Espella sous la Pointe des Quatre Cantons, Esperié par la crête de Chabanal, et retour vers Bairols, autre village nid d’aigle de la Tinée, puis par le vertigineux travers de Ragietta et Aïga Ventao, et une portion de GR510 entièrement refaite.

Fredo le Massoinque est notre guide du jour, et nous propose donc son « Tour du proprio », déjà validé un mois auparavant et futur parcours du trail de Massoins au mois de mai prochain.

Mais entre temps, deux épisodes Méditerranéens et un coup de vent sont passés par là, et le travers de la forêt vers le col de l’Espella est méconnaissable ! On contourne un premier arbre couché, puis un deuxième, puis deux douzaines avec des portages de VAE très « unfriendly » cette fois-ci.

Ayant péniblement atteint le col à l’heure du picnic, on va juste vérifier la suite qui n’est pas mieux. Alors on décide à l’unanimité que nos pauvres dos et hauts du corps ont assez bossé aujourd’hui et on prend la tangente vers Bairols, non sans avoir roulé la belle descente partiellement refaite depuis St Martin.

Le reste est magnifique et malgré la boucle raccourcie, on aura eu notre dose de beau vélo de montagne !

La morale de l’histoire est que, sentiers validés ou pas, météo et nature ont toujours le dernier mot.

La deuxième morale, c’est que notre riche réseau de sentiers risque encore de souffrir dans le futur…

Cinq jours, cinq spots, cinq vallées

Ou comment exploiter les richesses vététistiques de la riviera Italienne avec une petite semaine de vacances !

Nous roulerons de San Romolo à Pietra Ligure, en passant par Cervo, Alassio et Zuccarello.

Un réseau de sentiers d’exception, un temps printanier, de nombreux ruisseaux qui traversent, des villages médiévaux, la vue mer à tous les étages et la gentillesse des Italiens.

San Remo & San Romolo

Première étape de notre virée Ligurienne sur un spot déjà bien connu des Azuréens.

C’est seulement à une bonne heure du domicile et le petit parking avec vue mer sur les hauteurs de la ville (Coldirodi) est bien plus calme que le bord de mer et sans la promiscuité des camping-cars.

Les sentiers de San Romolo sont plutôt techniques et parfois engagés, mais avec les derniers épisodes Méditerranéens qui ont aussi frappé la région, les ruisseaux sont nombreux et les difficultés se creusent un peu plus. Certaines portions sont même devenues complètement inroulables comme le final de la noire « 2 Muri » après le tunnel.

Reste que la variété du terrain et les vues mer plein sud à tous les étages en font une bonne entrée en matière avec 36km pour +1540m.

Cervo, San Bartolomeo al Mare

Deuxième étape, on pousse un peu plus loin sur la riviera Italienne vers un autre spot découvert il y a peu : Le village médiéval de Cervo, près de San Bartolomeo al Mare.

Déjà, notre emplacement van est exceptionnel, au bord d’une piste peu empruntée qui surplombe la mer, et à quelques mètres d’une descente VTT. Quant aux quelques parcours aménagés et entretenus par la commune de Diano Marina et les clubs locaux, ce sont des pépites (exceptée la petite noire « Endurista », très évitable).
On aura roulé « Cresta Rollo-Cona », sentier typé XC qui se fait dans les deux sens, mais surtout l’incontournable « Antenne » (avec son Salto nel Blu), enchainée par « Enduro to Gattara » puis « Gattara », et côté San Bartolomeo, la longue et incontournable « Maiali » bardée de jumps souvent hors catégorie pour nous ! 36km pour +1350m.

Le village de Cervo, uniquement pédestre, vaut évidemment le détour.

La double sentence d’Alassio

Juste après Cervo, il y a la station balnéaire d’Alassio, autrefois aussi réputée que celle de Porto Fino. Et ici encore, la ville est cernée par un réseau de beaux sentiers entretenus qui dominent toute la baie et la petite île de Gallinara.

Postés en hauteur sur le flanc Ouest, nous débutons par les très ludiques Civico 13 et Il Nocciolo, typés XC, puis Raseo en mode liaison, Sentiero al Sole, et le sublime Vipera qui passe par une crête plongeante avec de beaux virages relevés.

Mais après la remontée par de jolies petites routes blindées de fleurs et de plantations d’oliviers, et la reprise du Sentiero al Sole, une hésitation tardive sur la trajectoire, et c’est un gros caillou mobile qui se propulse direct sur mon dérailleur qui finit sa course en deux morceaux dans les rayons !

Je maudis ces nouvelles pattes standard UDH qui ne semblent plus tenir leur rôle de fusible, tout en voyant se profiler une fin de séjour avancée pour cause de casse matérielle…

Pour la suite de la descente « en roue libre », je choisis de suivre la trace enregistrée qui semble nous faire arriver direct au centre ville, avec l’espoir d’y trouver un vélociste, avec ce type de dérailleur en stock.

Mais la double, voire même la triple peine nous attend. Le sentier en question semble à l’abandon, et nous tombons rapidement sur un grillage ultra renforcé que l’on suit, toujours en descente sur plusieurs centaines de mètres. Au bout, portail clôt, cadenassé, bardé d’un arrêté affiché, et sans alternative visible.

Remonter tout le sentier très cassant sur des centaines de mètres « sans assistance » ne m’enchante vraiment pas, nous tentons donc le passage dans la pampa le long du grillage, qui n’en finit pas. Puis il faut se rendre à l’évidence, malgré la présence des habitations toutes proches, le terrain se transforme en falaise rendant tout passage vraiment dangereux.

Nous tentons le tout pour le tout via une ferme en ruine où un semblant d’élagage dans une végétation inextricable semble avoir été réalisé. Après un combat épique dans des restanques instables où ronces et lianes auraient nécessité la machette, arrivée devant un autre grillage marquant une propriété, seule issue possible à notre calvaire. On le franchit avec les deux lourds VAE à porter, puis un deuxième grillage, tandis qu’au troisième, un portillon est resté miraculeusement ouvert. On descend de nombreuses restanques (sans personne visible) jusqu’à déboucher sur une piste au fond du vallon, deux heures plus tard, mollets et bras ensanglantés, dos et bras en compote !

L’unique vélociste de la ville repéré sur Google Maps n’avait pas de dérailleur XT.
Pour remonter rapidement au van et avant que la batterie de nos téléphones ne rendent l’âme, j’ai démonté le dérailleur du vélo de Banana, réinstallé sur le mien, et foncé en mode boost pour redescendre le van et espérer avoir le temps de trouver un autre vélociste à l’étape suivante. 34km +1240m.

Le vtt, ça reste de l’aventure épique !

Sauvés à Zuccarello

Vélos rangés dans le van à Alassio, il est juste temps de se diriger vers Zuccarello avant la fermeture d’un bike shop qui aura peut-être un dérailleur pour moi.

Hourra ! Le meccano très sympa a la pièce et je lui prend une nouvelle chaîne au passage. On va finalement pouvoir continuer notre séjour !

Zuccarello est un petit village médiéval en Ligurie sur la rivière Nera. C’était au XIVe siècle la capitale d’un petit état, et il est aujourd’hui classé parmi les plus beaux villages d’Italie avec son unique ruelle principale bordées d’arcades anciennes, et ses église et chapelles avec des fresques datant du XIIIe siècle.

Mais hormis ses attraits touristiques certains, nous sommes à nouveau très gâtés avec un réseau de sentiers très dense et entretenu, exploité par les multiples agences de Finale, Pietra et consorts qui charrient moult navettes blindées de vététistes allemands ou anglais.

Longue montée avec nos mollets assistés pour nous deux sur plus de 1000m pour atteindre le Bric Schenasso, départ de nombreuses descentes, toutes aussi magiques les unes que les autres, malgré un terrain encore gras par endroits et quelques ruisseaux et torrents nettement plus chargés qu’à la normale.

On enquille donc Tobogazzo, suivie par la New Super Canaletta, le final de Parpage jusqu’à Castel Vecchio di Rocca Barbena (autre village médiéval) et enfin la sublime Euforia. 40km et +1520m.
Pizza au village et départ pour Pietra Ligure pour la dernière étape.

Après la journée compliqué de la veille, nous sommes plus que récompensés !

Final à Pietra Ligure

Une baie plus loin qu’Alassio, et juste avant la célèbre Finale Ligure, pionnière des organisations de navettes et des parcours dédiés vtt, haut lieu des Enduro World Series ces dernières années, il y a Pietra Ligure, désormais indissociable de cette dernière.

C’est simple, une semaine ne suffirait pas à rouler l’immense réseau de sentiers variés, depuis les verts roulants et flowy, jusqu’aux noirs double diamond très engagés !

Marcus (et son Yeti sans assistance) se joint à nous avec le retour du temps chaud. Nous grimpons tranquillement une fois encore sur plus de 1000m par routes et pistes, parfois doublés par des navettes vtt bien chargées, à Giogo de Giustenice, 1120m, pour démarrer l’incroyable et interminable « Hiroshima mon Amour », enchainée avec « Hell Boy » puis « XC Giustenice ».

Picnic au bord du torrent Maremola au village de Tovo San Giacomo d’où nous remontons vers la dernière descente côtière avec vue, « Ruote di Pietra ».
Remontée à Giustenice pour une bière fraîche au van en l’absence de bar. 32km et +1500m.

Épilogue : Durant ces cinq jours, nous n’avons fait qu’effleurer les plus beaux spots vtt de la riviera Italienne. Avec un total de 180 km pour 7150m sans interruption, cela nous aurait été clairement impossible en seul musculaire !

Nos nouveaux Lapierre GLP3 sont désormais baptisés et parfaitement adaptés à l’engagement sportif que l’on tente de maintenir, malgré le temps qui passe !

Classico à Villars s/Var

Dans de nombreux secteurs de l’arrière-pays Niçois, les sentiers ont beaucoup souffert après la succession d’aléas météo toujours plus fréquents et extrêmes.

L’ONF et Force06 ont de ce fait un boulot énorme de réparation et d’entretien de notre réseau de sentiers séculaires, que l’on essaie parfois d’aider avec nos maigres moyens.

La boucle bien connue Villars s/Var, vallon de l’Espignole, Sarzit, Le Lac, a eu récemment les faveurs des gestionnaires et est donc nettoyée d’un bout à l’autre, y compris la descente des Gravières sous le village.

Par contre la forêt de la Madone avant le b63 a été ratiboisée par l’ONF mais pour la bonne cause : le dépérissement de nombreux arbres qui souffrent du réchauffement se font attaquer par les parasites. Couper le bois suffisamment tôt permet de l’utiliser (construction ou ameublement) et d’éviter la propagation. Des essences plus résistances au réchauffement y sont replantées pour aider la forêt à se reconstituer : chêne pubescent, érable champêtre, cèdre de l’Atlas ou pin Sazmann…