Le lendemain de notre inscription tardive, je me (mau)dis : « mauvaise pioche… ». Non seulement orages et pluies violentes restent annoncés le week-end, mais suite à une mauvaise chute en course à pieds trois semaines auparavant, alors que mes douleurs dans les côtes avaient presque disparu, une micro-déchirure musculaire surgit à la suite d’un simple éternuement, et la douleur qui va avec !
Ne voulant pas priver Banana de sa course, nous partons tout de même la veille pour aller planter notre camper au bon air de la Colmiane, où dépité, je ferai au moins quelques photos (sauf que sur le coup, j’en oublie mon APN !). La montée vers la petite station du Mercantour se fera à la nuit tombante, dans un brouillard très dense. Ambiance.
Et comme souvent, lorsque l’on est déjà résignés, rien ne se passe comme prévu : alors que la côte se réveille sous la pluie, la brume se déchire autour du col de Colmiane et le soleil nous accueille de bon matin ! Histoire de voir comment je me sens après une nuit asymétrique, quelques tours de roues sur le bitume, la douleur inter-costale parait supportable. Allez ! Je monte quand même au départ de la première spéciale et verrai bien si au bout de quelques mètres c’est encore tenable.
Télésiège en guise de première liaison, c’est Byzance ! La « une » est longue sur le papier, elle le sera encore plus dans les faits. Intégralement en sous-bois dans le Bois Noir du Valdeblore, après le déluge du vendredi soir, le terrain est souple et les très nombreuses racines savonneuses. A chaque franchissement bancal, c’est soit l’avant, soit l’arrière qui vit sa vie, et à chaque écart, mes côtes se rappellent à mon bon souvenir et je pousse un râle plus ou moins modulé, tout en me disant « allez, je tiens encore jusqu’à la prochaine ! ».
127 râlements plus tard, ou peut-être 128, à un rythme d’escargot, j’en termine enfin, à peine essoufflé, mais surtout heureux d’avoir pu quand même rouler, ce qui était loin d’être gagné 🙂 Le pire c’est que la remontée de St Dalmas à la Colmiane passe à zéro sur la piste raide défoncée. Ressources insoupçonnées.
Les spéciales 2 et 3 se passent finalement bien mieux, la douleur reste contenue, et attaquer des cailloux secs de front tiraille nettement moins que des racines humides de travers. Le plaisir revient, et se tirer la bourre dans le final magistral des ruelles de Venanson, au milieu des encouragements de spectateurs, avec un très jeune pilote qui me rend 40 ans au compteur est jubilatoire !
Avec l’expérience, de ceux auxquels nous avons participé (et les retours sur les autres enduros semblent partager cet avis), les clubs organisateurs du 1001 Enduro Tour font tous quasiment des sans-faute. Que ce soit le chronométrage, la préparation des sentiers, les tracés, le balisage, les ravitos, le repas, les bénévoles, l’ambiance, et toutes les petites spécificités et surprises de chacun, tout ça en plus de l’immense variété des massifs et sentiers parcourus, nous avons décidément beaucoup de chance. Et comme le disait très bien François « la Dole » Dola à la remise des prix : « souhaitons que tous les clubs organisateurs continuent à avoir cette motivation, cette énergie et ces ressources pour perpétuer l’enduro à la mode azuréenne, parce que c’est comme ça qu’on l’aime ! » (c’est pas mot pour mot, mais dans l’esprit 😉 )
Merci aux clubs organisateurs qui nous ont proposé ces sept rallyes/enduro de qualité : l’AMSL VTT Levens & l’US Cagnes (Rallye hivernal de Levens), le VTT Haute Roya (Enduro des Merveilles), Christian Tabart & le VTT Club du Bar sur Loup (Enduros Marathon de L’Escarène, Roubion et Gourdon), le CSPM VTT (Enduro des Portes du Mercantour) et le Montagne Club Vésubien (Enduro du Trèfle Vésubien).
Résultats : Enduro du Trèfle Vésubien 2013 (Urge 1001 Enduro Tour #7)
Classement général final Urge 1001 Enduro Tour 2013 (scratch & catégories)
et merci également à Lule création pour son geste attentionné. toutes les filles ont eu un petit kdo en prime: un bracelet fait main. 😉 et encore désolée à Éric le photographe à qui j’ai pastissé de morve 😛