Nous nous sommes ainsi greffés à la semaine sportive de nos amis Joëlle et Philippe qui venaient y découvrir début avril les nombreuses possibilités potentielles de vtt et d’escalade, pour y partager avec eux les sorties vélo, et aussi y découvrir quelques spots renommés en kayak de mer.
Le miracle du hors saison
Avoir le choix, et la possibilité de prendre une période de séjour hors saison touristique, même si chaleur et stabilité météo ne sont pas celles de l’été, reste un luxe incontestable. Plus fort encore, lorsque ce choix peut se décider le temps de charger un van ! C’est tout l’avantage de ces « combi », bien plus que voiture, pas tout à fait camping-car.
Ainsi, se retrouver premier véhicule sur le parking une heure avant l’embarquement du ferries, deuxième occupant d’un camping de deux cents emplacements, ou encore seuls étrangers dans la superette locale, sont des plaisirs rares et privilégiés auxquels on prend très vite goût.
Le voyage
Pour venir depuis la région Niçoise, rien de plus simple : 500 bornes d’autoroute d’une traite, dont une bonne partie en bord de mer Ligurienne, en passant par les villes de Genova, La Spezia et Livorno. On quitte ensuite l’autoroute pour rejoindre après quelque kilomètres la vieille ville sidérurgique de Piombino, située précisément en face d’Elbe, à une petite heure de traversée.
Prévoir de faire le plein avant le départ, les tarifs des carburants en Italie sont encore bien plus élevés qu’en France !
Elbe forme l’île principale de l’archipel Toscan avec, du nord au sud, ses petites îles satellites aux noms parfois évocateurs : Gorgone, Capraïa, Pianosa, Montecristo, Giglio, et Gianutri. Elle se situe à la hauteur de Bastia et du cap Corse, à une dizaine de km des côtes Toscanes. Tous ces îlots ont leur particularités et leur histoire, et se visitent… certainement lors d’un autre voyage.
Il y a un ferries toute les heures entre Piombino et Portoferraio, sans réservation, sauf peut-être au plus fort de la saison estivale. Les tarifs pour deux personnes et un véhicule varient de 56 à 78 € selon le type et les dimensions du véhicule et aussi les promos en cours.
Les campings
Ici, la saison démarre vraiment fin avril, date des premières vacances italiennes. Avant cela, la plupart des campings sont fermés, sauf exceptions qui préfèrent casser les prix et être prêts avant les autres à accueillir les premiers visiteurs, essentiellement allemands, suisses ou hollandais, et bien souvent retraités.
La période d’exploitation du minerai de fer abondant étant déjà bien loin, l’île vit désormais essentiellement du tourisme, et reste finalement assez peu urbanisée malgré les grappes de résidences secondaires qui se sont greffées avec le temps autour des ports principaux.
Le choix s’est semble-t-il porté en priorité sur les campings aménagés qui sont légions autour des 147 km de côte de l’île. Un avantage certain pour la préservation visuelle du ruban côtier bien épargné du bétonnage sauvage.
Maintenant, j’imagine que l’accroissement démultiplié de population au plus fort de l’été ne doit pas être une sinécure, mais il en est ainsi de tous les lieux à forte concentration touristique.
En attendant nous sommes très loin de ces considérations 🙂 Notre première étape est au camping La Sorgente, à juste quelques km de Portoferraio, sur la magnifique presqu’île d’Enfola, avec ses emplacements en terrasses qui descendent jusqu’à la mer. Nous sommes les deuxièmes occupants du jour, avec un autre camper, un VW California d’un couple suisse.
Plaisir de choisir le meilleur emplacement du camping, devant la mer, et deux des plus belles plages de l’île aux eaux turquoises, vides de tout être humain.
Histoire de tester un peu le sud de l’île, et ses grandes plages de sable, nous passerons l’autre moitié du séjour au camping Europa, un site « kingsize » divisé en trois zones. Là encore nous ne sommes qu’une poignée d’occupants, perdus au milieu de la pinède le nez sur la plage du Lido de Capoliveri. Ici c’est bien simple, les emplacements sont à 1 euro en basse saison !
Le potentiel
Que l’on soit amateur de sports nature, vtt, kayak de mer, escalade, plongée, randonnée ou bien d’histoire et de géologie, l’île a beaucoup à offrir, et une semaine est loin d’être suffisant pour en effleurer les possibilités.
L’excellent site iledelbe.net est a lui seul une mine d’infos pour préparer son voyage, et en français qui plus est. Je vous passerai donc la minute historique avec par exemple les 100 jours de Napoléon qui ont laissé quelques traces assez marquantes de son passage, ou bien au VIIIe siècle avant J.C. l’apparition les fours où, de jour comme de nuit, l’on faisait fondre les métaux et qui, selon Aristote, sont à l’origine du nom que les navigateurs Grecs attribuèrent à l’Elbe : Aethalia, qui signifie étincelle.
N’oublions pas non plus la gastronomie, la faune et la flore, les plages et bien sûr le climat qui reste très doux une grande partie de l’année.
En vélo de montagne
Le relief montagneux recouvert de maquis ou de forêts, avec un sommet, le mont Capanne, culminant à 1019 m, entouré de plusieurs massifs un peu moins élevés est parfaitement propice au VTT.
Quelques parcours sont bien proposés dans les guides ou sur quelques rares sites internet, mais ceux-ci sont souvent très orientés cross-country avec beaucoup de pistes et assez peu de sentier. Aussi, à moins de connaitre quelques locaux passionnés ou de prendre les services d’un guide spécialisé, il faut pas mal jardiner pour dénicher les plus belles perles de l’île.
Lors de nos trois sorties partagées avec nos amis, nous aurons eu du très bon, du pas mal, et aussi du plan galère avec des cartes assez peu fiables et un balisage très variable.
Hormis le GTE, un équivalent GR antique qui fait le tour de l’île et quelques sentiers bien balisés, le reste rencontré n’est pas toujours en très bon état, et les fortes pluies hivernales et printanières, associées à la neige qui a sévit ici aussi, ont sans doute dégradé considérablement certains sentiers et aussi certaines pistes, ou l’on pouvait parfois tenir debout dans les ornières géantes !
Les belles portions rencontrées laissent pourtant imaginer un potentiel bien plus important que ce que nous avons pu en voir, avec toujours un point positif : une vue plongeante sur la mer à tous les étages et dans toutes les directions, et, printemps aidant, une végétation colorée et parfumée.
En kayak de mer
Les dimensions de l’île sont telles qu’il est possible de choisir une mise à l’eau du côté le plus favorable selon les vents ou la houle dominante.
Les grands secteurs sont la côte Nord entre Portoferraio et Marciana Marina avec de sublimes plages de galets fins aux eaux turquoises, séparées par des falaises parfois abruptes.
Coup de coeur pour la presqu’île du capo d’Enfola, que nous aurons parcouru à pieds, à VTT, en kayak, pour finalement y passer notre dernière nuit, après une soirée restaurant romantique au très joli village de Viticcio.
La côte Ouest est la plus sauvage, et offre semble-t-il une multitude de criques inaccessibles et de spots à bivouac. Il faut cependant que le régime de Sud-Ouest assez fréquent sur l’île, et présent une partie de notre séjour, soit absent pour bien en profiter.
La côte Sud est celle des grands golfes et des plages de sable qu’ils abritent, entre Marina di Campo et Porto Azzuro. Nous y ferons une sortie un peu agitée entre la plage du Lido de Capoliveri et les deux îles Gemini.
Mais il reste tant à découvrir qu’il est presque obligatoire d’y retourner !
3 Commentaires
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- Rétrospective 2013 kayak de mer | SophiaOutdoor - […] des sorties lacustres ou maritimes locales : des navigations exotiques au mois d’avril à l’île d’Elbe, et une sortie…
On y retourne quand ?????
Super pour ce compte rendu et ces images!!!!
Moi aussi je ne connais pas ce coin. Merci pour les photos, elles sont adorables.
Margot