Il faut dire qu’ils savent y faire sur VTTour, lorsqu’on y lit des résumés tels que « …des paysages qui tuent, des montées qui fracassent, des portages qui font mal et des descentes qui déchirent. Bref du vrai bonheur mais qui se mérite« , notre esprit sélectif à tendance à mélanger tous ces adjectifs contradictoires, pour n’en conserver que la notion d’exception !
Pourtant, le vététiste avisé doit savoir que l’emploi de certains verbes tels que « faire mal » ou encore « se mériter » dans un compte-rendu est tout sauf anecdotique, surtout lorsqu’ils sont rédigés par les sus-dits intégristes du vélo de montagne version « hardcore » !
A n’en point douter, cela serait certes sublime, mais pas sans une certaine souffrance : on l’a bien confirmé.
Voyage
L’Italie regorge de parcours et de paysages qui n’ont rien à envier à nos sommets préférés. Mais malgré l’apparente proximité, se rendre dans la vallée de Varaita depuis le pays niçois exige un peu de patience avec le fastidieux détour par Vintimille, la Roya, Tende et son tunnel d’un autre âge, Cuneo, et l’enchainement des longues plaines proches du Pò, jusqu’au village de Chiesa, avec une signalisation à la logique toute méditerranéenne (GPS auto utile dans ce cas précis).
L’excellent diner servi dans l’unique auberge de Chiesa nous met bien en condition, surtout pour trouver un emplacement de camping en pleine nuit noire. Heureusement que les averses orageuses du soir ont cessé, que les corps sont fatigués, et que la partie la plus intégriste du groupe a accepté de jouer le rôle des navetteurs en retournant au point d’arrivée de Chiesa tandis que nous avons gagné +300m de route vers Santa Anna, point départ réel (au sens « non bitumé ») de la boucle.
Paysage
Au risque d’être un peu répétitif, et de paraphraser les autres commentaires déjà publiés, le versant Italien des Alpes de Haute Provence est tout aussi riche en panoramas grandeur nature, et il faut un oeil observateur pour différencier les deux aux travers de détails tels que le balisage, les vaches nettement majoritaires face aux moutons, l’architecture des fermes et vieilles granges d’altitude… Quant aux marmottes et aux bouquetins,franchement la différence d’accent est imperceptible !
Certains apprécient les ciels purs, nettoyés de toute forme de nébulosité, ceux-là même qui transforment subitement les cliqueurs d’APN bas de gamme en photographes semi-pros. Pour ma part je vibre surtout dans les atmosphères changeantes, avec ces nuages qui promènent leurs ombres passagères et leur contrastes de lumières au gré des vents et des reliefs, quand ce n’est pas la brume qui monte de la vallée et qui change toute la mise en scène, pour mettre en avant tel ou tel versant. Tu photographies trois fois le même paysage à dix minutes d’intervalle et tu obtiens trois rendus complètement différents. Comme en Bretagne quoi.
Portage
Adulé par certains, détesté par d’autres, on peut dire que la pratique systématique, ou à fort pourcentage, du « porté de biclou en terrain hostile » est très diversement appréciée. Le topo en prévoyait une bonne dose, et elle y était pour sûr.
Il y a ceux qui poussent coûte que coûte, jusqu’à ce que la hauteur de marche ou de mur les oblige à passer sous le vélo. Il y en a d’autres qui préfèrent caler leur cadre sur le dos à peine descendu de la selle. C’est selon. Et une fois trouvée la bonne position d’équilibre, le tube transversal en travers des épaules ou sur le côté, on finit par aménager les zones d’appui avec des mousses, histoire de ménager les pauvres cervicales et clavicules. C’est d’ailleurs un sujet de discussion très porteur dans les forums !
Je reviendrai sur cette pratique et ses dérives constatées dans un autre billet, car il y a beaucoup à dire… 🙄
Volages
Ils étaient jeunes et légers, ces deux bouquetins sortis de la brume au passage des Torre Castello, tandis que l’on faisait une pause après la toute dernière ascension du jour.
Timides et très curieux, ils nous ont contourné, à peine à quelques pas, par enjambées adroites et silencieuses. Susie s’est prise l’espace d’un instant fugitif pour le petit Prince, essayant d’apprivoiser le plus curieux des deux. Il aurait juste fallu plus de temps, alors que le groupe pensait déjà à la bière fraiche dans le jardin de la Tavernetta di Diego à Sarreto, pour qu’il s’approche encore, jusqu’à portée de main.
Galerie
6 Commentaires
Trackbacks/Pingbacks
- Tour du Pelvo d’Elva : Sarreto, colle delle Sagne, Chiesa | SophiaOutdoor - [...] jour de notre tour Italien, avec un niveau de difficulté sensiblement équivalent, mais une récupération de la veille [...]
PhilO en est tout retourné d’avoir été « intronisé » ici même INTEGRISTE 😛
Salut Sanfroic, dont la réputation de vdmiste… « engagé » est arrivée jusqu’à nos cotes ! 🙂
PhilÔ ne m’en tiendra pas ombrage. D’abord parce que « intégriste » dans le cas présent n’est pas forcément une injure ni une critique, et parce que je ne connais que trop bien les magnifiques topos qu’il crée et nous fait partager 😉
Comme dit en début de billet, ça fait un moment que j’ai envie de disserter sur cette nouvelle tendance des 3000 à tous prix et autres cheminements plus qu’engagés qui ont semble-t-il la cote ces derniers temps, relayé par le foisonnement de galeries photos à faire vibrer les plus blasés. Il me parait important d’alerter le lecteur sur la condition physique et technique qu’ils impliquent, pas forcément visible au premier abord.
Partager ses topos plus ou moins originaux est un plaisir, dans un sens comme dans l’autre 😉
La course aux 3000 est une chose mais le plaisir d’évoluer en MONTAGNE sur/sous un vélo reste primordial…
A bientôt qui sait !!
Salut Bourriquet et salut à la communauté VDMiste Cagnoise :-).
Tout d’abord je cache difficilement ma joie (certes un peu paternaliste) de voir que vous avez vraiment apprécié ce tour qui nous avait tant enchanté lors de sa réalisation l’année dernière.
Issu de mois de topotages hivernaux, nous nous étions lancés à l’aventure, parfois un peu à l’aveuglette (notamment sur la roulabilité de certaines descentes) et il s’est finalement révélé être un petit bijou (selon mes critères d’appréciation). J’avais par exemple des craintes sur la descente du Colle Greguri (totalement vierge d’information, voir même de photos sur le net) et qui au final est une superbe descente bien épinglue :cool:.
Ensuite comme le dit maître Sanfroic, l’essence même de VTTour réside dans le plaisir à partager des itinéraires orientés (ou pas :p) « Montagne » entre passionnés du VTT. Chacun y trouvant des topos selon ses goûts, ses capacités ou ses envies du moment… des tours « intégristes » et des parcours plus tranquilles.
Pour le coup le but est atteint :D, et même si ce tour du Pelvo n’est peu être pas à la portée de tous il peu en satisfaire un assez grand nombre avec « seulement » 1500 m de D+ obligatoire par jour et avec de jolis bonus possibles sur son parcours.
A bientôt sur les sentiers du 06 (ou d’ailleurs 😉 )
Aaahhhh, d’avoir lu ce CR m’a donné envie d’y retourner !!!
C’est parce qu’il est particulièrement bien écrit, ce p’tit billet. 😉
Thanks Ricil 😀