Entre deux perturbations
Chaque semaine c’est la même chose : la météo par en vrille et l’échelle de confiance est plus proche de zéro que du 4 fièrement affiché après le journal de 20h. Alors on attend la dernière minute pour décider si la fenêtre « accalmiteuse » sera pour samedi ou dimanche. Mais il faut également tenir compte de la température, pour la limite pluie-neige — ou eau-glace, c’est selon — et aussi du nombre de litres au mètre carré qui se sont déversés sur les sols engorgés pendant la dite semaine ! Pas facile… 🙄
Ce coup-ci, une vraie éclaircie se profile pour les deux jours, enfin surtout pour samedi. Mais le groupe bassement pavlovien, emporté par l’appât du cake à Lolotte, choisi le dimanche 😛 et puis le ruissellement pluvial se sera peut-être amenuisé dans l’intervalle ?
La cible choisie a une particularité : elle est connue de tout le monde, mais seulement visuellement ! Quel biker/hiker ne s’est jamais dit en empruntant l’autoroute vers Marseille, peu après la sortie Puget-sur-Argens : « Ah ce rocher ! Il faudrait quand même que j’aille y poser mes crampons un de ces jours ! » Et puis on taille la route… jusqu’à la fois suivante.
Red rock
Alors quand Easy-Claude, ou bien est-ce Shostag, a lancé l’idée du Rocher de Roquebrune (rando ASCVTT), l’occasion était trop belle d’aller voir enfin d’en haut celui qu’on admirait toujours d’en bas, et puis tester au passage les sentiers alentours. Car après tout derrière, c’est le massif des Maures, le terrain draine bien à priori, et il doit forcément y avoir des tonnes de sentiers, non ?
Shostag, JJ, Platoon, Lolotte, Spyke, Astérism, Rémi (le nouveau) et Bourriquet se retrouvent ainsi à Roquebrune-sur-Argens sous le grand bleu et une douceur presque oubliée. Les avertissements de Easy-Claude (qui a ouvert le coin en solo la veille) et Pascal le Varois (qui le connait comme sa poche) nous font changer l’angle d’attaque du rocher, car les pointillés de la carte sont semble-t-il loin d’être à jour, tandis que certains chemins n’y sont même pas.
Ce promontoire est une classique des randonneurs pédestres en famille. On peut l’attaquer par tous les côtés, avec des niveaux de difficulté très variables, alors avec un VTT ! On longe donc notre fameuse autoroute par une voie secondaire pour emprunter la « draille du facteur » n°4 qui nous fait contourner le rocher par le nord-ouest, le long d’un vallon étroit et exposé.
On attaque d’entrée par de grandes dalles minérales qui rappelleraient presque celles de Slickrock, avec quelques aspérités et cailloux en plus. Plusieurs portions montantes sont pédalables, mais le très fort ruissellement combiné à une exposition verticale parfois vertigineuse incitent à la modestie. Puis nous entrons dans ce que Easy-Claude appellera « un poussage ignoble », sorte de tunnel végétal grossièrement taillé droit dans la pente, avec des blocs et autres marchasses à hauteur de ceinture. Le genre de truc à vous dégouter du portage ! Heureusement ça ne dure pas si longtemps, et on rejoint vite un plateau boisé accueillant, au-dessus duquel on peut aller voir une maison troglodyte dans la falaise, apparemment très bien aménagée et habitée. Et la dalle minérale qui lui sert de terrasse est un lieu idéal pour des photos de magazine (j’y retournerai rien que pour ça) !
Trois Croix
La suite du sentier est très sympa et ludique, avec quelques passages en dalles de toute beauté. On rejoint un moment le GR51 à Haute Rouquaire que l’on quitte un peu plus loin pour attaquer la montée sud-ouest du sommet des Trois Croix. Rapidement, le poussage/portage devient impossible et on laisse sur place nos 8 vélos (dont 4 attachés avec le cadenas de Shostag), pour entreprendre les +180m d’escalade du sommet qui culmine fièrement à 373m. Un petit sprint à +1200m/h dans les blocs et les vires de plus en plus verticales — avec chaussures rigides à cales pour certains — pour atteindre la cime et l’énorme panorama à 360°. Platoon, toujours prompt aux variantes aventureuses arrive par un autre accès, équipé de chaines et de câbles à la mode via ferrata.
Enfin ! Cette fois c’est l’autoroute qu’on voit d’en haut ! Mais le reste est bien plus captivant, entre les crêtes blanches du Grand Mourre et de l’Audibergue au nord, la baie de St Raphaël à l’est, le massif des Maures au sud, ou la vallée de l’Argens à l’ouest 😯
Entre canyoning et cross country
Après quelques centaine de mégapixels déposés sur nos cartes mémoire d’APN, on retrouve nos vélos, et le sentier qui redescend plein sud sur le GR51. Un vrai bonheur, tout comme le GR qui est transformé en ruisseau bien chargé, mais qui ajoute un plus au côté déjà ludique de la descente, d’autant plus qu’il ne s’agit pas de boue mais seulement d’eau sablonneuse.
S’en suit une remontée par les Bas Pétignons pour une dernière « vraie » descente sur sentier vers les Campons. A partir de là, le temps se couvre comme prévu, et on attaque de longues montées sur piste bien typique du massif. Le parcours sera finalement raccourci par rapport au plan prévu, car une averse mêlée de grêle s’invite au col de Valdinguarde.
C’est là qu’après un pénible portage sur sentier, on redescend la crête par… la pistasse ! En fait, tout ce qui ressemble de près ou de loin à un sentier sur la carte est… une piste ! Certaines sont particulièrement défoncées, voire transformées en torrents de boue et de cailloux. Il faut dire que les traceurs ne s’embarrassent pas trop, avec parfois du droit dans la pente, pas de drainage apparent, ou d’entretien, tandis que les motos enduro — fréquentes en ces lieux — achèvent le travail de sape sur ce terrain friable… 😕 Tiens, un reste de panneau du Roc Marathon 😀 Mmh, ça fait envie !
Retour presto pour 16h sur Roquebrune par l’Escaillon, avec+1350m au compteur, bien trempés, et déçus par le peu de belles descentes de cette deuxième partie du parcours. S’il reste encore de beaux sentiers, ceux-ci sont probablement bien cachés ou alors connus des seuls locaux (d’ailleurs, si toi lecteur tu as quelques belles sentes Mauresques dans ta besace, ton sens du partage te sera rendu au centuple 😉 ).
En attendant :
Aux Trois Croix nous retournerons,
Mais les Maures nous oublierons.
Merci Bourriquet pour ce beau CR et à Tous pour les photos et un spécial à Lolotte pour son super cake …
Les randos ont pris une allure encore plus sympa !!!
Laurent .
Très sympa le CR bourriquet et les photographies du TZ7 sont tip top.
Je viens de m’apercevoir que j’ai complètement zappé la maison troglodyte alors que je me suis arrêté sur le plateau.
Amis VTT Transian et VTT Freeride venez nous montrer vos sentiers.
En tout cas je pense qu’il ne faut pas rester sur un mauvais à priori sur les maures et serait d’avis de refaire une session asap au départ de roquebrune et direction Issambres-Ste Maxime.
Merci pour le CR Bourriquet. Magnifique décidément ces Rochers 😀
Effectivement, une sympathique sortie ASCVTT 😉
J’adore ce spot… Il y a vraiment de quoi s’amuser, autant en sentiers qu’en freeride, mais dans les 2 cas intégralement sur des dalles. Unique ! Et en plus, servi ici par de belles photos. Le top !
@ozzyrider : Oui, je commence petit à petit à comprendre la relative complexité d’utilisation de ces petits APN, mais attention, les photos repassent quand même par la case post-traitement !
Ce qui est casse-pieds, c’est que quand on filme, on photographie pas, et quelques fois on le regrette.
Concernant les Maures, bien sûr qu’il doit y avoir des perles, mais ni la carte ni GgleEarth ne le diront !
@Greg : Définitivement un truc à refaire uniquement pour la photo, mais bon pilote de rigueur 😉
2 ch’tites vidéooo
http://www.youtube.com/watch?v=IWI1SvtpLXI
http://www.youtube.com/watch?v=qcq-cCrOPUE
@lolotte : « privées »… essaie encore… 🙂
oups! désolée 😉 voilà c’est modifié .
Salut l’équipe de SophiaOutdoor! On s’est croisé un jour dans un camping miteux à Touet sur Var… Je suis l’homme au nomad vert!
Il existe 2 sentiers extras sur le rocher de roquebrune. Vous avez plutôt pris les sentiers de rando pédestre! Un de ces sentiers démarre vers le fin de votre descente des habitations troglo. Ensuite il longe le rocher vers l’est. C’est du single très joueur, pas mal de passage type canyon sculptés dans la roche. Mais souvent humide en hiver… Le second sentier sympa démarre à l’ouest du rocher puis contourne le rocher par l’ouest. C’est le GR. C’est assez freeride mais tout passe. Du pur plaisir trialisant.
Sinon il doit exister des singles vers le col de Valdingarde puisque c’est le départ de l’enduro Roc. Mais je ne les connais pas…
Par contre habitant en plein coeur des maures (Cogolin) je vous garantis qu’il existe des parcours au top. Quelques pistes : vers Ramatuelle (moulin de Paillas), descente de notre dame des anges sur Collobrières par le GR 90 (excellent!), descente de ce même GR du plateau Lambert vers Collobrières, descente de ce GR du plateau Lambert vers l’autre côté (retenue d’eau du grand noyer). Il y en a plus mais je ne peux pas tout écrire…
Ca vaut le coup de refaire une tentative dans ce massif sympa que j’ai appris à aimer en cherchant autre chose que ces xxx de pistes!!! (c’est clair que des km de pistes, il y en a).
A bientôt peut être alors.
Nico
@nicoVar : tu réponds exactement à l’un des objectifs de ce blog : partager des images, des impressions, des réflexions, et aussi des tuyaux pour trouver toujours de nouveaux sentiers à explorer, merci donc pour ce commentaire riche 😉
On te contacteras à l’occasion lorsque nous retournerons dans le coin, et n’hésites pas non plus à te pointer à nos sorties !