De l’enduro, pour la rando…
Nos Santa Cruz Blur LT2 ne seront surement pas les derniers, mais avec ces cadres et leurs montages personnalisés, nous avons en quelque sorte atteint un palier, où à part le fait de gagner quelques grammes dans tel ou tel composant, tout est parfaitement adapté à notre pratique : le vélo de montagne « enduro ».
Une pratique de plus en plus partagée par les vététistes proches des régions montagneuses qui s’éloignent peu à peu du XC ou reviennent du gros freeride et de la DH trop exclusifs.
Le principe de l’enduro de montagne est de favoriser le plaisir de la descente et du pilotage technique sans pour autant handicaper la montée, voire même le portage. Il s’agit donc d’un vrai compromis qui s’est affiné ces trois dernières années, la spécialisation du matériel aidant, pour parvenir à l’âge de raison en 2009.
Jusque-là, on a assisté à une augmentation régulière du débattement des suspensions (avant et arrière) qui est passé de 100mm ou moins, jusqu’à 160mm aujourd’hui. Le poids des vélos a progressé encore plus vite pour passer de moins de 13kg à parfois 15 ou 16kg, pour finalement redescendre sous la barre des 15, puis moins de 14kg.
Toujours cet éternel compromis à affiner pour diminuer le poids sans dépenser pour autant des fortunes, et tout en préservant la fiabilité indispensable.
Par exemple, poussé par la casse d’une cartouche de détente Fox (absolument hors de prix 😯 ), je suis récemment passé d’une fourche Fox Van 36 (ressort) de 160mm à une Rock Shox Revelation Team (air) de 150mm (avec axe de 20 rapide). Les fourreaux maigrissant de 36 à 32mm de diamètre, la rigidité est un peu moins bonne, mais le gain de l’opération est de 750g, énorme !
Certes, les fabricants continueront à faire progresser ce concept universel du « vélo de montagne » pur beurre, mais l’évolution se fera plus dans les détails, les matériaux et dans les gains de poids potentiels.
En tous les cas, après une année de pur bonheur sur les sentiers, nous ne sommes pas prêts de changer nos Blur LT ! 😛
Salut Pierre,
Je partage aussi ton opinion concernant la cohérence des gammes de VTT, et la fin de la course au débattement, que beaucoup espérait, lassé par cette dictature du toujours plus.
En temps que VTTiste de montagne « all mountain », on doit pouvoir aujourd’hui se retrouver dans une gamme intermédiaire, ou la surenchère du débattement n’a plus lieu d’être.
Pour avoir passer deux ans et demi avec un reign ancienne génération, j’ai voulu moi aussi alléger l’ensemble et basculer sur un cadre moderne plus polyvalent. En passant sur le trance X qui dispose de 5″ de débat (130mm environ) et une fox float 32 140mm, j’ai gagné plus de 1.5kg sur le vélo. Ajouter à cela le gain de poids donné par certains pneus tubeless moderne, qui avoisinne les 750g sans pénaliser de trop la résistance.
Je pense ainsi avoir trouvé un compromis avec un vélo dans les 140mm de 12,5kg, qui soit suffisament solide en descente, et efficace en montée.
L’évolution logique viendra, je le pense aussi, par la démocratisation du carbone. Il sera difficile de toutes façons, d’abaisser de beaucoup le poids des composants ou cadre en aluminium. Poids qui est déjà critique sur certains composant. Que ce soit pour la transmission ou l’équipement (tige de selle, potence, cintre) on atteint déjà une limite.
Cependant, ce carbone restera onéreux et plus fragile.
On remarque aussi que les vélos dont le débattement arrière est variable ne font toujours pas recette. On se souvient des trek liquid avec l’amorto à 3 positions (80-100-130), ou même des ets-x avec la possibilité de changer le débattement par un levier.
Ce genre de vélo n’a jamais vraiment convaincu !
Voila, en tout cas, bonne continuation avec vos Blur et au plaisir de vous croiser sur la région !
Merci pour ton commentaire argumenté kaiser38. En fait, on voit de plus en plus d’exemples dans les pratiquants « confirmés », où le VDM est repensé non plus selon les critères marketing en cours, mais plus en fonction du mode de pratique le plus fréquent.
Sur les terrains montagneux ou difficiles, l’option gros freeride et « je prends mon temps pour la montée » est donc en voie de disparition, et je parle évidemment pour ceux qui montent (et donc qui portent parfois) tout ce qu’ils descendent 😉
Ce qui n’empêche évidemment pas une navette occasionnelle ou une journée en station !
« Sur les terrains montagneux ou difficiles, l’option gros freeride et « je prends mon temps pour la montée » est donc en voie de disparition »
Ben la réflexion que je me fait, c’est que même en prenant son temps, quand le vélo est lourd, à moins d’avoir une grosse condition physique, passé 1000m de dénivelé, ca commence à tirer. Du coup il devient difficile de partir sur des parcours plus long et c’est bien dommage !
12kg-12,5kg, c’est grosso modo le poids qui est visé sur la gamme all mountain aujourd’hui, qui devient la gamme intermédiaire la plus représenté.
Un poids acceptable je pense, pas loin des vélos semi rigide sur lesquels on roulait il y a une dizaine d’année.
A l’avenir, se trimballer un vélo de 14kg devra être justifié par un intérêt particulier (compétition d’enduro ou usage ludique du vélo, axé sur des profils descendants). Mais pour de la rando en montagne, ou des longues distances, c’est à mon avis trop lourd.
En tout cas je trouve que c’est toujours bien quand un marché arrive à une certaine maturité. Mais bon si on prend l’exemple du ski aussi, ca à pris du temps !
Au plaisir !
Julien